Pendant une soirée dans la taverne, Larkhor raconta une histoire aux Gorlaks présent.
Il y a bien longtemps de cela, alors que les forces Narshouliennes comptaient parmi les plus grandes de Teilia, vivaient sur les terres de Luk’Marr, un Gorlak.
Ce Gorlak était un fidèle servant du Sanglant, fier guerrier, il était parmi les premier à se jeter dans les batailles contre les Hastannes, quand celle-ci avaient lieu. Depuis son tout jeune âge, il avait donné sa vie et son âme au Très Haut mais sans jamais vouloir devenir un de ses élus. Malgré cela, il avait été nommé Chef des armées assez tôt dans sa jeunesse.
Ce Gorlak, Kurk, un grand gaillard costaud très athlétique, de grands yeux d’un noir sombre, de hautes pommettes saillantes, une tête rasée, entourer par un bout de tissu toujours rouge comme le sang de ses ennemis qu’il aimait faire couler, toujours vêtu de sa fidèle armure d’OS, souvent avec une grosse hache à la main. Sa corpulence et son visage inspiraient la crainte et nul ne lui tenait jamais tête.
Il était un excellent stratège et les Gorlaks, lui devait bon nombre de victoires contre les troupes Hastannes. Ses hommes, étaient très fiers de pouvoir combattre sous ses ordres. Jamais il ne prenait une décision à la légère et quand un de ses soldats manquait à son devoir, il s’enfermait souvent dans le Temple du Sanglant afin de trouver dans la prière la juste punition pour chaque faute.
Il était infiniment respecté, même par ses adversaires les plus farouches qui voyaient en lui un Gorlak de grand talent et de grand courage. Et cela dura pendant de nombreuses années.
Le Clan de Luk’Marr à cette époque lointaine, fort de ses victoires sur les Hastannes, était très puissant et son influence s’étendait bien au delà des limites de nos territoires.
Un jour, alors qu’un combat sanglant devaient avoir lieu entre les Gorlaks et les Hastannes, Kurtk était introuvable, certaines personnes eurent beau essayer de le trouver, il n’était nulle part … et le combat allait bientôt être engagé par les deux factions.
Notre Gorlak, en effet avait décidé de ne pas prendre part à la bataille, ce jour là … car il estimait que ses hommes étaient parfaitement au fait de ce qu’il avait prévu et puis il avait décidé de les mettre à l’épreuve … car il ne vivrait pas éternellement, il le savait et il n’avait nullement envie de mourir en laissant derrière lui des gens incapables de penser par eux-mêmes.
Erreur fatale s’il en est … ses hommes pourtant tous de bons combattants, avait été complètement désemparé face à leurs adversaires, et les pertes coté Gorlak furent nombreuses. Ils avaient pourtant combattus avec toute la force, la rage dont ils étaient capables mais sans leur Général, ce fut vite la débandade.
Kurtk prit la nouvelle de la défaite de plein fouet … car il le savait, il allait devoir répondre de ses actes devant le Conseil de Guerre. Mais il n’était pas Gorla à refuser d’assumer ses erreurs. Ainsi, il se rendit au plus vite auprès de ses hommes pour leur expliquer qu’il avait agit de la sorte afin de les tester. Puis il se rendit au Conseil de Guerre qui décida de l’enfermer dans une cellule en attendant son jugement … un traître, lui qui avait servit Narshoul depuis tant d’années était maintenant considéré comme un traitre …
Son enfermement avait été une épreuve difficile pour lui, les geôles Gorlaks, étaient un endroit horrible, les gardiens prenant un malin plaisir a torturer les prisonniers … Le général, qui pourtant était un homme fort, en vint en silence à demander grâce, car jamais il ne se serait abaisser a montrer quelques signes de faiblesse à ses bourreaux.
Plus tard, quand le Conseil de Guerre le convoqua afin qu’il vienne s’expliquer, ce n’était plus du tout le Général tant aimé de ses hommes d’armes, il n’était que l’ombre de lui-même …Il avait subitement vieilli, et n’avait plus du tout le charisme et la puissance qu’on lui connaissait autrefois.
Pendant plusieurs heures ce jour là, il s’expliqua devant les membres du Conseil, qui ne comprenaient pas du tout pourquoi lui, leur Général avait abandonné ses hommes pendant une bataille, assurant ainsi la victoire à ces chiens d’Hastannes … et Kurtk eu beau essayer d’expliquer son geste, mais personne ne voulu rien entendre …
Un traître, c’était un traître rien de plus … aucune pitié ne lui serait accordé, ni aucune grâce, pour son crime il périrait …
La sentence tomba, irrévocable. Kurtk mourrait deux jours plus tard … pendu
Mais notre Gorlak qui malgré tout restait fidèle au Sanglant, mis ces deux jours dans les geôles a profit pour inscrire sur les murs de pierre de sa cellule, à l’aide d’un petit morceau de pierre blanche, toutes ces plus grandes techniques de combat, chacune bien détaillé, afin que même les plus novices en matière de batailles puissent comprendre. Chacune de ses techniques ponctuées d’une prière à Narshoul …
Et quand arriva enfin le jour de son exécution, il avait fini d’achever son travail… et en était satisfait. Il était un traître et avait accepté sa destiné, mais au moins son savoir ne serait pas perdu …
Le bourreau, vint le chercher au petit matin, mains attachés dans le dos, les pieds liés, il fut conduit devant le Temple de Narshoul ou était installé une potence.
Fièrement, le regard dur, il fit face à son bourreau et lui demanda de lui enlever ses liens pour qu’il puisse se passer lui-même la corde au cou. Sa requête fut acceptée et c’est ainsi que le Général, se passa lui-même autour du cou ce morceau de corde qui allait lui donner la mort…
La sentence fut prononcée de nouveau par un des membres du Conseil, puis d’un signe de tête ce dernier donna la parole au Général …
« Jamais je n’ai voulu trahir le Sanglant, jamais …. » Voilà ce que furent ces dernières paroles.
Puis celui qui avait prononcé la sentence, fit un signe de tête au bourreau qui actionna alors le bout de bois qui déclencha le mécanisme de la potence …
Et c’est ainsi que le Général se retrouva les pieds battant dans le vide, car sa nuque n’avait pas été brisée sur le coup et il mourut étouffé…
Quelques jours plus tard, le Capitaine de l’armé, vint dans la geôle de son Général afin de recopier dans un grand livre, les plus grandes techniques de combat que celui-ci avait inscrit sur les murs de sa prison … ainsi que toutes les prières.
Bien entendu, tout ceci se passait il y a de cela bien longtemps et personne maintenant ne sait ce qu’ai devenu cet ouvrage … mais nul doute qu’il doit encore exister quelque part …
