Clovis, l'un des rares marchands acceptant encore de commercer avec le régime de Kartrak, revenait de faire des échanges à Luk'maar puis, de retour à Tyrimar, voici ce qu'il avait à dire :
Les péons y sont réellement de plus en plus maigre, les terres agricoles tombent en friche. Il semble que Luk'maar manque horriblement de ressource. Vous auriez du voir leurs vaches, de la grosseur d'une épingle, je vous jure!
La marge de profit commence à devenir ridicule, je pense bien que c'est la dernière fois que je vais aller faire affaire avec eux. Ils n'ont plus un rond pour payer, même que j'ai du lui signer une note de crédit pour la moitié de ce que je lui ai amené. Pitoyable, je vous dis. Il prétend qu'aussitôt qu'il aura récupéré son trésor, je serai payé. Balivernes, je vous dis.
On dirait qu'il a même du mal à payer ses troupes. Il y avait beaucoup moins de Gorlaks en arme dans les rues que la dernière fois que j'y suis allé. Le palais, lui, par contre, était encore bien protégé.
Étrangement, alors que j'étais dans le palais à discuter avec Kartrak, j'ai entendu quelque chose d'inhabituel venant de la pièce d'à côté. Pour avoir été attaqué par des morgalins plus d'une fois sur la route, je saurais reconnaître entre mille la petite voix infâme de ces monstres. Je suis certain qu'un des généraux négociait avec un morgalin! Ils riaient, même! Vous parlez d'une drôle de franche camaraderie..
M'enfin. Je termine mon verre et je vais dormir. J'ai eu une assez grosse journée comme ça.
