Depuis qu’il avait reçu ce vilain coup sur la tête, Korzog adoptait un comportement des plus étranges.
On le savait, au sein des Gorlaks, plutôt discret, ne parlant que très peu et arborant toujours ce même air renfrogné, toutefois, ces derniers temps, il avait plutôt l’air de ce qu’il a toujours l’air au combat, c’est-à-dire furieux et emporté.
Il se taillait une place à grands coups de coude parmi les rangs, lui qui avait pourtant l’habitude de rester à l’écart, et n’hésitait pas à faire du grabuge à la moindre occasion.
Même son grand niais de mussah, Boule-de-gras, ne semblait plus le reconnaître. Il lui manquait, disait-il, <<certains morceaux, dans sa tête>>.
En effet, la mémoire du Gorlak avait sans le moindre doute été affectée par sa toute récente commotion.
Il avait troqué sa courte épée et son bouclier de mercenaire pour une lame énorme.
Bref, Korzog n’était vraiment plus le même.
Dorénavant, quelque chose, dans son unique œil jaune, témoignait d’une certaine démence. Une veine, qui jusque-là passait tout à fait inaperçue, semblait ressortir sur son crâne, tout près de sa blessure.