Les premières lueurs du jour apparaissent sur la vallée des héros, terre natale des Gorlak.
Ce moment précis où l’éclat de la lune tolère l’éveil du jour dans un décor renaissant laissant place à une matinée froide et bleutée.
Rien ne bouge, la nuit impose encore son règne. Mais comme un prélude à la guerre, une tension plane lentement dans l’air, les énergies se réveillent dans le silence absolu du théâtre figé de ma contrée.
Au loin, un premier son se fait entendre, une déchirure dans la quiétude malsaine de ce matin. C’est avec lui que la journée commence, malgré tout le bruit que l’on pourra faire, c’est lui qui aura donner la première note et c’est elle qui donnera le ton à tous mes maux.
Un souffle, peut-être un râle, le son usé d’une démarche indécise. Une ombre remue la brume encore épaisse et, délicatement, le rideau de vapeur nuageuse s’écarte pour dévoiler le regard affecté d’un gorlak amer et fatigué se raprochant inexorablement vers moi qui suis incapable de bouger, simple spectateur d’une scène dont je ne suis pas maître.
Cette vision m’arrache au sommeil, la sueur coulant de mon front irrite ma pupille et le doute me ronge le cerveau… Impossible ! … Me frottant les yeux puis secouant la tête, je me dirige vers la porte… après tout ce n’est qu’un rêve… je reste cloué derrière cet accès, la main figé à quelques centimètres de la poigné.
Mes doigts tremble, pourtant…ce n’était qu’un rêve… J’essaie de me résonner, je vais ouvrir cette porte et tout ce que je vais y trouver c’est un seuil vide et une légère brise matinale… Avec un petit sourire au coin des lèvres je ravalerai mes angoisses et le soleil pourra se lever comme tous les autres jours. Sur ces bonnes pensées et une fois l’agitation cardiaque revenu à un rythme plus serein, je me résous à lever le voile sur cette affaire.
Je fais un pas vers la porte et m’apprête à l’ouvrir quand trois coup lourd et lent viennent cogner le bois grinçant de mon entrée…non…impossible…le temps s’arrête sur cette seconde interminable. L’instant ou l’on veux aller plus loin, lorsque l’énigme doit se résoudre mais ou la réponse semble si effrayante que l’on veux reculer… mais après tout ce n’est qu’une porte… il faut que cela cesse, et c’est sur un ton décidé que je découvre enfin à qui appartient la main qui frappe à ma porte, mais ce que je découvre me plait bien moins que tout ce que j’avais ressenti jusqu'alors…
Le visage morne et terni du gorlak, vu quelques minutes plus tôt sous les aspects un peu flou du rêve... reprenant le peu de souffle qu’il lui reste, les mots ne tardent pas à sortir de sa bouche et d’une voix rauque et tremblante de fatigue il s’adresse à moi sur un ton de condoléance :
- « Ton frère… »
Je ne veux pas savoir… mais comment faire autrement… et puis de toute façon il s’agit de ma famille, quelque soit ce qui va suivre il faut que je reste digne, je ne peut pas m’effondrer, il faut faire fasse, quoi qu’il en coûte.
-« Quoi…Golnak ? Que lui est t-il arrivée ? Parle ! »
-« Il a disparu, personne ne sais ou il a pu partir, et cela fait déjà 2 mois… »
-« Quel différence cela peut-il faire ? il est parti depuis tellement longtemps…ca ne change rien, pour moi c’est un déserteur, il a fait le choix de fuir, d’abandonner les siens, pourquoi me ferais-je du soucis maintenant qu’il a soi-disant disparu ? »
-« Tu ne sais pas ? Je crois que les raisons pour lesquels ton frère a quitter sa famille et son village on été plusieurs fois déformé depuis... »
-« Que veut tu dire ? »
-« Golnak n’a jamais voulu abandonner qui que ce soit, il est parti en quête d’une solution… »
-« Une solution à quoi ? Il est parti ! Et c’est ce jour la qu’il a disparu ! Maintenant reprends ta route vieillard ! Et ne m’importune plus avec le passé »
-« Non !! Attends … »
-« Hum…Il te reste une minute après quoi je te ferais passé l’envie de venir ici »
- « Les gens qui m’ont rapporter la disparition de ton frère ont amené quelque chose avec eux et je pense que cela te reviens de droit. Tu es sa seule famille et je suppose qu’il voulais que l’on retrouve ceci et que l’on te l’apporte »
-« Qu’est-ce que c’est ? »
-« L’armure de ton frère…ainsi que ses armes… »
A ce moment précis, je perdit toute la flegme que j’avais voulu maintenir jusqu'alors…à la vue de ces objets du passé et le sang qui maculait le bronze de sa cuirasse, je me rendis compte que j’avais un frère et que maintenant les chances de le revoir était pratique réduites à néant, je ne m’en était jamais préoccupé, je le savais en vie et cela me suffisais…mais maintenant…
-« oui…c’est…en effet…je me souviens… »
-« Prend…cela t’appartient désormais, tu trouvera une lettre à l’intérieur de l’armure…elle t’est adressée…maintenant Wurrwúrz, je vais te laisser…je suis fatigué, très fatigué…et je ne te suis plus d’aucune utilité, tu dois rester seul avec tes souvenirs, seul... avec ton frère… »
Sans même regarder le vieil gorlak partir, je referma la porte, et posa ce lourd fardeau sur la table, je couru à nouveau à la porte mais il n’y avait plus personne, la brume avait replongé le village dans l’oubli.
J’avais tant de questions… toutes ces années partagées entre la haine et la peine, le départ de Golnak pour des raisons qui me semblait, tout à coup, bien obscures…
Retrouvant peu à peu mes esprits je me jetai sur la lettre pour savoir…enfin…après tout se temps, pourquoi a-t-il disparu…
« Wurrwúrz, j’espère que cette lettre arrivera un jour entre tes mains. Sache tout d’abord que je ne suis pas parti pour abandonner ma famille, ni parce que je devais fuir la justice, je n’avais pas non plus peur de ceux qui voulaient prendre le pouvoir, non rien de tout ça. J’ai toujours voulu croire que la paix était possible, pas seulement celle que l’on pourrais entrevoir chez nous ou avec les autres communautés, mais celle qui rallierait tous les peuples, et toutes les races. Et que d’une seule voix, tous marcheraient vers le même but. J’ai fais quelques rencontres qui m’ont permis de voir que les destins n’étaient pas sceller, que les choses pouvaient changer, ce qui m’a permis de poursuivre ma quête pendant des années. Mais beaucoup trop de personne n’on pas voulu croire à tout cela et on préféraient le rejet ou même le combat plutôt que la compréhension. Après tout ceci et malgré la force qui m’animait autrefois, je n’ai plus le courage de continuer, je rend et dépose les armes en espérant qu’elles te reviennent également, mon dernier combat m’a beaucoup affaibli et je dois m’exiler. J’ai échoué et je ne peux donc pas revenir, j’ai été déçu par ce monde et n’y ai plus ma place. Adieu, mon frère. »
Fixé sur ces dernières paroles, toute l’envergure et la noblesse avec laquelle mon frère avait mené sa vie m’apparue comme un coup en pleine figure… je reposa délicatement le papier sur la table, et fixé sur les effets de mon frère, je me plongea dans les profondeurs de mon esprit, ce jour là…la vie et ce qui a fait qu’elle existe prirent un nouveau sens.
Je suis resté comme ça pendant des heures… Les yeux perdus dans un vide perplexe, le naufrage de toute une existence de mensonge et d'idées fausses… on m’avait appris à haïr les elfes alors que je n’en ai jamais rencontrer…toute une vie à remettre en cause pour cette armure poser la devant moi, quelle est la passion qui l’a poussé à suivre cette route, pourquoi m’expliquer ça après toutes ces années, pourquoi…pourquoi…pourquoi… et la…comme un éclair traversant mon crâne, je compris…
Je pris les armes de Golnak, celui qui fut de mon sang, de ma famille. Je revêtis son armure et décida qu’il n’avait pas existé pour rien et que toutes les choses en lesquels il croyait pouvaient, un jour, vraiment exister, la quête ne s’arrêterai pas avec lui.
Moi !Wurrwúrz , reprend le flambeau que mon frère à laisser, je raviverai la flamme, à l’exception que, contrairement à Golnak, Ceux qui ne seront pas avec moi, seront contre moi ! Désormais ce sera avec cela que le monde devra compter, une seule nation réunissant les peuples et les races autour du même brasier… et la mort pour ceux qui ne dansent pas avec nous ! Je sais que Golnak vit encore quelque part et je le retrouverai, lorsque les gens seront prêts… Je chercherai mon frère et ensemble, nous contemplerons la magnificence d’un monde en paix. Peut importe les blessures, et même au bord du gouffre, si la mort viens a me regarder de prêt, je ne baisserai pas les bras. Je me relèverai si je tombe, encore et encore, je lutterai jusqu’au dernier soupir.
Tel sera mon Credo ! Je façonnerai le monde avec le sang des incrédules… les ignorants apprendront et les opposants périront…Que de ces armes naissent un ordre nouveau, que ce jour marque le début de la prochaine ère, avant l’avènement je n’aurais plus de repos…
Je ne te décevrai pas…mon frère…
[C'est simplement mon bg, je ne sait pas ce qui se passe dans votre ville ^^]