Plus les jours passaient, plus le Gorlak se sentait dans son élément au sein de la Horde. Certes ses manières n’étaient pas appréciées de tous, mais il n’allait pas changer de si tôt pour une bande de « lopettes », se disait-il sans cesse. Plusieurs événements s’étaient passés dans la vie du nouveau Luk’Maarien. L’exemple le plus répété fut la menace de mort, un bon nombre de résidents de la Citée de Guerre avaient sorti lames, s’en allant parfois même vers des bravades, envers le jeune qui ne comprenait que partiellement pourquoi. Les injures – qui n’étaient en réalité que sa manière de s’exprimer – semblaient poser beaucoup de problème à son intégration.
Il passa outre cependant, la crainte n’était pas un sentiment très éprouvé par le jeune vigoureux. Sa vie continuait dans la Sainte Citée, s’entraînant sans relâche. L’armée l’attendait désormais, et son entraînement était de conséquence. Il ne s’arrêtait pas, les blessures ne le gênaient en rien, une nuit de repos et il était reparti. Souvent on le voyait rentrer de chasse, la main sur le crâne – sonné, les bandages sur le torse – blessé, mais rien ne l’empêchait le lendemain de repartir au galop sur sa Saloperie. Peu à peu le jeune prenait des forces, et il suffisait de l’avoir connu dans ses premiers jours pour s’en rendre compte, sa lance réparée, son Husak lavé ; il en était conscient et ne voulait plus le ternir, l’entraînement, le sang et la mort étaient pour lui le seul moyen.
Il devenait chaque jour de plus en plus efficace, il n’était pas difficile de comprendre qu’il visait les hautes strates de l’armée et qu’il détruirait, tout du moins tenterait, tout ce qui se dresserait sur son passage.
La nuit tombait, le cheval hennissait, la chasse recommençait…
