Toute la nuit et toutes celles des derniers jours, la pluie et la foudre s'abattit sur Luk'Maar. Dans la jungle luxuriante en périphérie, à quelques centaines de mètres du mur est, Shulgraz est assis sur un tronc d'un arbre tombé. Bien que ses vêtements soient détrempés et que l'eau s'accumule dans ses bottes, le jeune érudit semble remuer du noir. Ses yeux perçants fixent le sol devant lui, une lueur de colère brute illuminant son iris noir.
- J'ai uncore échoué...
Suite a ces paroles, Shulgraz semble pensif, s'imaginant les événements qui eurent court quelques jours plus tôt.
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Il se tient bien droit, les mains croisées dans une position méditative, a la hauteur de la taille, devant lui. Positionné sur le monument a la gloire d'un gorlak dont l'épitaphe est maintenant effacée, il marmonne une sorte de litanie, s'aidant de ce son monotone et régulier afin de canaliser sa concentration.
Bien que le soleil tape très fort sur son crâne chauve, Shulgraz est là, a méditer depuis plusieurs heures, immobile. Bien que le silence du cimetière gorlak soit omniprésent, ses litanies, un animal qui passe par là ou bien le froissement des feuilles dans les arbres tout près, sont les seuls a avoir brisé ce calme depuis un bon moment déjà. Puis, venant trancher court a l'immobilité des environs, Shul semble répondre a quelque chose qui l'interpelle.
- Je sais, pourquoi tu être uci, esprit. Je peux abréger ton errance sans bût si tu le vuluar. J'ai quelque chuse... dont tu pourrais être intéressé en ma possession!
Suite a ces paroles, un murmure se fait entendre, un son étrange venu de bien plus loin que ce monde matériel. Bien qu'il fût bref et incompréhensible pour une oreille peut habituée, Shulgraz semble réagir a l'appel du mort. Après avoir déglutit bruyamment, il répond ceci:
- Unsi j'ai visé juste! Voici mon murché. Je t'offre la clef de cu qui te retient ici, souffrant et errant, en échange de ta coopérution a un but bien précis. Tu duvra faire tout ce que je te dumande, esprit, et ce jusqu'à ce que je t'ordonne de purtir et que je te remette ceci...
Shulgraz agrippe alors un long rouleau de tissus, dans lequel une forme effilée semble emballé. Il défait minutieusement le paquet, et laisse voir une longue lame, de près de deux mètres, rouillée et désagrégée, comme si elle datait de plus de cinquante ans. La présentant a une entité invisible, Shulgraz la brandit devant lui un moment, puis recouvre a nouveau la lame du textile noir. Alors que Shul s'apprête a parler, un rire strident venu d'outre-tombe retentit. Surpris, le gorlak trésaille, comme apeuré soudainement. Puis dans son esprit une voix retentit...
-Mortel! Quel bouffon tu es! Har har har har har! Prend plutôt ceci en guise de ma servitude!
Et une douleur atroce engouffra Shulgraz, celui-ci tombant a genoux. Sa chair, sa tête, son cœur et tout son corps le brulait atrocement, comme si une énergie malsaine s'emparait de lui. Tout autour devint flou, et il s'écroula. Inerte.
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Shulgraz est ramené a lui par le mélange de l'eau de pluie et de la sueur qui lui brûlent les yeux. Secouant vivement la tête pour se réveiller un peu, il agrippe sa canne runique et il se lève, redressant son échine recourbée par les heures passées a réfléchir. Puis, le regard fixé sur les murailles de bois et de roc sombre de Luk'Maar, il dit ceci, tout haut:
-Je jure, en cet undroit, que je réussirai a m'approprier le pouvuar d'un esprit puissant! Qu'il se pliera a ma vulontée et que je contrôlerai comme un vulgaire chien! Que le tout puissant Narshoul guide me guide dans mes démarches! Je n'uccepterai douba encore un échec et je m'unleverai la vie si je n'y arrive douba. Qu'il en soit ainsi pour la vie d'un esprit faible qui ne sera pas capable d'arriver a ses fins!
C'est sur ces mots qu'il se dirigea vers Luk'Maar, avec l'idée ferme de trouver son maître, Garkoz, afin de s'entretenir de ses découvertes avec lui. Ceux qui l'avaient croisés remarquaient bien qu'il devenait de plus en plus associable en groupe et qu'il fuyait le regard direct des autres Gorlaks, comme s'il manquait de confiance en lui, soudainement...