Isabella Eleha Moralez et Kent Donnega folâtraient près du sinistre chemin menant à Sombrum, dans la pelouse fraîche et odorante. Des échanges de baisers passionnés et de caresses hardies eurent lieu, sous l’œil rond de l’astre solaire, qui les caressait de ses rayons chauds. Le jeune couple riait aux éclats et s’apprêtait à passer l’étape du jeu pour quelque chose de plus sérieux quand ils entendirent le martèlement de sabots se rapprocher. La belle Tzigane repoussa l’homme, qui roula sur le flanc puis se redressa à la vue du groupe composé de quatre gorlaks. Elle n’eut comme réaction une faible interjection tandis que lui tint tête à ces abjects personnages. Deux d’entre eux lorgnèrent Isabella avec convoitise et la réclamèrent comme étant leur dû. Le vaillant chevalier n’allait pas leur livrer la toute frêle, qui s’arma d’un air farouche pour ne pas laisser percevoir sa peur. Alors qu’elle se réfugiait derrière la carrure imposante de Kent, celui-ci lui ordonna tout bas de foncer jusqu’à Val’Arak tandis qu’il se chargera de les occire. Fougueuse et désobéissante, la jeune fille décida de fuir dans la direction opposée, s’engageant dans la périlleuse et sinueuse route parsemée de dangers. Elle y connaissait une cachette plutôt sûre.
…
Isabella courut comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Elle entendit un battement d’aile sourd et lointain, puis aperçut un mouvement furtif dans son angle mort. Elle ne s’arrêta aucunement, accélérant sa course sans savoir où elle aboutira. La petite noiraude sema la créature ailée qui montait en pique, son cri perçant déchirant les cieux.
Elle prit une des nombreuses pistes qui se divisaient dans tous les sens, ce qui la conduisit à une péninsule, sans issue ni arbuste pour se dissimuler. Rusée, la bohémienne se laissa glisser le long d’une pente plus au moins abrupte, s’agrippant à l’un de ses reliefs. La place était idéale, insoupçonnable, mais la pluie avait alangui la terre qui céda le vide sous ses pieds. Elle dut s’hisser le plus vite possible, le glèbe se dérobant sous ses mains. Une fois sur terre, elle ouït les trots de plusieurs montures se rapprochant. C’était eux! De sombres pensées vinrent torturer son esprit, l’empêchant de réfléchir. La seule option qu’elle trouva était de se tapir derrière la paroi rocheuse et de détaler au moment opportun. Quelque chose se glissa subrepticement derrière elle, à son insu : une autre embûche dans sa folle fuite. Lorsque les gorlaks débouchèrent sur ce morceau de terrain clairsemé, elle se redressa et voulut s’enfuir. L’instant était propice, voir crucial! Une douleur fulgurante la retint et elle s’étala brusquement au sol, lâchant un couinement de détresse. Une plante aux épines acérées enlaçait fortement sa cheville ensanglantée, puis la relâcha. Repérée, son premier réflexe fut viscéral : elle se releva avec promptitude et figea de peur. Ils allèrent s’emparer d’elle quand Kent arriva sur son destrier et la défendit impétueusement.
« FUIS! »
…
Elle fut de nouveau jetée sur le chemin tortueux, à courir encore et toujours, faiblissant. Kent tenta de l’escorter et de la protéger du gorlak qui ne tenait pas à perdre ce merveilleux bout de chair-là. Au bout de longues minutes, elle n’en pouvait plus et trottinait. Elle reçut de furieux coups destinés à l’assommer, mais la pointe tranchante de la lance ne lui épargna pas de grèves coupures. Prise d’un sentiment vertigineux et d’une chaleur accablante, elle s’effondra au sol. Le chevalier parvint à chasser le monstrueux protagoniste, puis vint au secours de sa belle, inerte. Il la ramena à toute vitesse à Val’Arak pour que l’on prodigue sur elle les soins appropriés. Ses poumons commençaient à s’occulter, le teint verdâtre, et elle asphyxiait. À partir de là, aucun souvenir ne lui parvint. Une femme lui administra l’antidote pour contrer le poison en échange d’une faveur.
...
Tout ce que savait Isabella, c’est qu’un nalkiri avait partager sa couche avec cette femme dite aussi belle qu’elle. Le genre que personne n’oublierait, même pas Kent. La gitane se surprit à s’inquiéter de ce que pouvait être la requête de cette chose… Il savait qu'il pouvait perdre Isabella d'une autre façon que par la mort s'il lui donnait, ne serait-ce qu'une nuit, son amour. Il lui avait promis...
[Merci pour cette magnifiqe scène Lancelot et/ou d'autres Gms ayant participé! Dsl si certaines choses t'a déplu ( de ce que j'ai entendu ), on te laissera une chance la prochaine fois ;D loll]